Ateliers participatifs pour l'égalité des genres

Le projet Sound Sisters a pour objectifs de lever les freins liés aux stéréotypes et de penser des plans d’action en faveur de l’insertion professionnelle.

À ce titre, chaque journée aura un temps dédié à des ateliers ludiques et participatifs pour échanger, s’interroger, discuter, écouter et contribuer à la réussite de l’inclusion des femmes et minorisé·e·s de genre dans le milieu professionnel de la musique.

Des matinées ludiques et émancipatrices

Deux associations d’éducation populaire, rEGALons-nous et le Crefada, animeront les temps forts du matin. Les animatrices apporteront un cadre de réflexion et d’échanges permettant à tou·te·s de s’exprimer, dans un respect mutuel.


ÉDUCATION POPULAIRE & FÉMINISTE : C'EST QUOI ?


Il s’agit de partir de la pratique des participant·e·s et de privilégier l’approche ascendante et transversale de la construction des savoirs. La matière première est constituée de situations concrètes, de vécus personnels et professionnels et de retour d’expériences. Cette matière permet de nourrir des prises de conscience et la réflexion nécessaires au cheminement d’émancipation et de transformation sociale visées. L’éducation populaire offre ainsi un espace-temps d’expérimentation collective, où l’action et la réflexivité se font écho en permanence.

PROGRAMME

- Journée 1 | Administration du spectacle : "Égalité professionnelle en milieu culturel"

Dans cet atelier, nous aborderons la question du sexisme en milieu culturel par le biais de l’égalité professionnelle. Articulation des temps de vie, égalité salariale, plafond et parois de verre, sexisme ordinaire, … comment tous ces enjeux s’imbriquent-ils ?

- Journée 2 | Booking & Management d'artistes : "Et du côté des artistes ?"

Dans cet atelier, nous aborderons la question du sexisme en milieu culturel par le biais des représentations sexistes sur scène. Quelles perceptions avons-nous des artistes en fonction de leur genre ? Quelles sont les difficultés spécifiques vécues par les femmes et minorités de genre dans l’accès à la scène ? Comment changer nos propres regards ?

- Journée 3 | Direction & Régie technique : "Genre & technique"

Dans cet atelier, nous aborderons la question du sexisme en milieu culturel par le biais du rapport genré à la technique. Comment la socialisation différenciée des filles et des garçons impacte notre rapport à la technique ? Pourquoi les milieux dits « masculins » sont parfois si peu accueillants pour les femmes et minorités de genre ? Comment déconstruire tous ces préjugés, parfois intériorisés, qui (auto-) censure les femmes et minorités de genre ?

- Journée 4 | Production & Organisation : "Défendre sa légitimité"

Dans cet atelier, nous aborderons la question du sexisme en milieu culturel par le biais des difficultés structurelles à défendre sa légitimité dans le milieu. Pourquoi nous retrouvons-nous à dire « oui » lorsque nous pensons « non » ? à sourire lorsque nous nous sentons pourtant agressée ? Comment lutter contre ses automatismes, prendre conscience de ses limites et réapprendre à dire « non » ? Quelles sont les stratégies existantes et à construire pour lutter contre les postures antiféministes ?

OBJECTIFS

- Expérimenter un espace en mixité choisie, valorisant l'adelphité et suscitant l’empowerment

- Prendre conscience de l’aspect systémique du sexisme et comprendre le lien entre représentations stéréotypées et inégalités

- Partager des expériences, pour repérer l’intériorisation des représentations genrées et débanaliser les agissements sexistes

- Expérimenter des stratégies de riposte et mutualiser nos ressources

Associations intervenantes

REGALONS-NOUS

rEGALons-nous ! est un collectif d’éducation populaire spécialisé sur les questions de genre. Il est porté au sein de Coopaname (coopérative d’activités et d’emploi/organisme de formation datadocké) par Antinéa Lestien (Marseille), Charlotte Gautier (Nantes) et Carole Everaere (Paris).

Elles sont expertes des questions de genre et formées aux techniques d’éducation populaire. Elles ont une dizaine d’années d’expérience dans l’animation, la formation et l’accompagnement des collectifs.

LE CREFADA

Le Crefada est une association d’éducation populaire qui s’inscrit dans l’histoire du mouvement de Peuple et Culture et du Réseau des Crefad. Il défend des valeurs d’apprentissage, d’émancipation et de transmission tout au long de la vie. Les fondatrices sont fortes de leurs expériences dans plusieurs espaces collectifs : lieux de diffusion et de création artistique, cafés associatifs, projets d’économie sociale et solidaire, projets paysans. Elles souhaitent partager leurs expériences et répondre aux besoins exprimés par les acteur·rice·s de terrain, qu’ils soient d’ordre théoriques ou pratiques.

Pourquoi la mixité choisie ?

Le secteur musical n'est malheureusement pas épargné par le sexisme et reste un milieu particulièrement masculin. Si l'on connaît quelques figures fxminines glorifiées dans le secteur des musiques actuelles, elles restent malheureusement figures d'exception. Les inégalités restent présentes à tous les niveaux et pour tous types de postes (artistes, producteur·rice·s, technicien·ne·s, programmateur·rice·s, ...) : les disparités salariales, l'invisibilité des femmes et minorisé·e·s de genre aux postes de responsabilités, les préjugés et non-dits bloquent et sont un frein à l'insertion professionnelle et au développement des carrières dans le secteur. Nous faisons donc le choix d’un programme en mixité choisie, et ce pour plusieurs raisons :

  • Car cela permet aux femmes et minorisé·e·s de genre de se sentir plus libres de parler d’expériences intimes, difficiles à raconter.
  • Car cela permet au groupe de prendre conscience que ces problèmes vécus au quotidien sont partagés par de nombreuses autres personnes. La mixité choisie permet l’émergence d’une conscience de groupe.
  • Car cela permet d'avancer plus vite : les femmes et minorisé·e·s de genre n'ont alors nul besoin de réexpliquer aux hommes cisgenres les choses qu’iels ont vécu et connaissent parfaitement bien.
  • Car cela permet d’exprimer sa colère, ce qui serait plus difficile à faire devant des hommes cisgenres.
  • Car les hommes cisgenres ont été socialement éduqués à prendre plus facilement la parole que les femmes et minorisé·e·s de genre. Les réunions en mixité choisie sont aussi une garantie que les femmes et minorisé·e·s de genre vont pouvoir s’exprimer, sans que la parole soit confisquée par des hommes rodés à l’expression publique.
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